la-vuelta.com : Nous n'avons pas pu nous parler hier: hors réseau ! comme tu as pu constater.

Benoit Joachim : Oui, je sais.
Hier la course a été très rapide, c'est ce qui m'a le plus frappé. 50 minutes d'avance c'est beaucoup. Le vent favorable en est la cause.
Bien sûr, il ya aussi la bévue des organisateurs qui placent deux lignes d'arrivée à 100 m l'une de l'autre, ce qui prête vraiment à confusion. On a vu comment le pauvre Ardilla se fait confisquer la victoire, bien que Sanchez, comme vous l'avez très justement dit aie montré plus de clairvoyance.
Il faut dire que dans un cas comme celui là, le coureur qui s'est relevé se sachant battu, retrouve durant quelques secondes beaucoup plus de lucidité que ceux qui font le sprint la tête dans le guidon: voyant plus nettement que les 2 autres que quelquechose se passe après la ligne d'arrivée, barrières, monde sur le côté, il peut déduire plus vite que les autres ce qu'il lui reste à faire et peut ainsi placer un contre au moment où les autres eux se relèvent, se trouvent éberlués de leur erreur et perdent encore quelques précieuses fractions de seconde.

la-vuelta.com : Revenons à aujourd'hui, puisque les évènements de l'actualité sont importants.

Benoit Joachim : Comme tu le sais, j'ai pu suivre la course dans la voiture, j'étais avec Dirk De Mol et ça a été une bonne journée pour moi, c'est rare que je soit dans une course autrement qu' en étant moi même à vélo. C'est très euphorisant, ... (rires) ... ça m'a paru nettement plus facile en voiture ... (rires), j'ai passé presque toute la course derrière avec de temps en temps des incursions près du peloton, voir le manège des bidons, nettement moins que les jours de grosse chaleur, normal, j'ai discuté avec pleins de copains coureurs dans les moments où ça ne flinguait pas trop dans le peloton .
A d'autres moments, quand ça chassait derrière les échappés, voir souffrir les mêmes gars avec qui on a discuté juste avant, ça fait tout drôle: on se sent impuissant et solidaire à la fois !

la-vuelta.com : La course s'est elle déroulée sous la pluie ?

Benoit Joachim : La vuelta est encore passé entre les gouttes ou presque, car il y a eu une épisode de pluie quand même, mais pas ce qu'on redoutait. Les coureurs ont encore été en avance sur l'horaire alors que le vent attendu devait être plutôt contraire.
En fait la course est partie vite une nouvelle fois et 14 coureurs sont sortis vers le trentième km. ça roulait à environ 50 km/h de moyenne. ensuite ça s'est calmé et le pelton a roulé tranquille jusqu' au 50 derniers km où ça a roulé très très vite encore. Sur l'ensemble de l'étape, il a fallu que ça roule vraiment vite pour être en avance de plus d'un quart d'heure sur le meilleur horaire prévu.
C'est la deuxième fois en deux jours qu'une échappée certes pas au complet arrive au bout. Aujourd'hui, seuls Jimenez et Cuesta ne sont pas repris par le peloton.


la-vuelta.com : Est-ce que les communications entre les deux directeurs sportifs t'ont appris quelquechose au niveau de la course aujour'hui?

Benoit Joachim : Pas spécialement. On se doutait que pour Tom Danielson, ça allait être un peu plus dur, avec une équipe quasiment décimée, puisque Beltran a arrêté aussi. Il ne peut plus compter que sur 3 équipiers. C'est bien ce qui s'est passé puisque il a encore rétrogradé au classement général, sur sa valeur, mais aussi sur la démotivation qui règne un peu dans l'équipe maintenant

la-vuelta.com : Est-ce que l'affaire Armstrong a quelquechose à y voir ?

Benoit Joachim : Non, c'est ce qui se passe dans la vuelta qui nous intéresse.
Si démotivation il y a, elle est due à ces chutes répétées de Azevedo, et celle qui ont obligé 3 équipiers à se retirer, c'est bien normal c'est une réaction humaine.

la-vuelta.com : Est-ce que le fait d'avoir moins de coureurs entraine aussi le retrait de mécanos et de masseurs ?

Benoit Joachim : On en parlera demain si tu veux bien, parceque mon repas est arrivé depuis un moment avec ceux de l'équipe, avec qui je suis à table et je n'ai qu'une main ! avec l'autre main platrée, je ne peux ni tenir le téléphone ni manger, alors si tu permets ...

la-vuelta.com : Pas de problème, je sais que tu repars demain au Luxembourg, mais la chronique continue, par la magie du téléphone à travers la relation directe avec tes équipiers, qui vont te permettre de l'alimenter.