la-vuelta.com : Bravo pour la sortie, c'était plutôt téméraire, quand on sait que les équipes de sprinters n'allaient surtout pas laisse filer l'occasion de remeporter une étape, dans une Vuelta considérée comme très montagneuse !

Benoit Joachim : Qui ne tente rien n'a rien ! Et puis, je comptais sur le vent arrière qui était annoncé comme tel. Lorsqu'on s'est retrouvé dans l'échappée avec un assez fort vent de face vers les derniers km, je n'ai plus très bien compris ce qui se passait, sinon que c'était vraiment bien cuit pour nous.
Quand Pasamontes en a remis une petite couche, j'avais déjà compris que ce n'était pas la peine d'insister. Si le Gerolsteiner avait vraiment roulé comme nous, on aurait pu aller jusque 3 km avant l'arrivée, mais pas plus.

la-vuelta.com : Faisait t-il aussi chaud que l'annonçait certaines presses ?

Benoit Joachim : Non pas aussi chaud que les jours précédents, mais avec 245 km dans les jambes, c'est sûr qu'on finit par ressentir la chaleur. J'ai du boire encore une bonne quizaine de bidons.

la-vuelta.com : La Mancha, c'est comment en course?

Benoit Joachim : Très ennuyeux, surtout sur une étape aussi longue. Peut-être que le désert intéresse Cervantes, mais il n'inspire pas beaucoup les coureurs, 240km de désert ou presque, ce n'est pas vraiment la meilleure idée que les organisateurs ait eue ces dernières années, c'est trop long.

la-vuelta.com : Comment te sens tu après ce périple et ton échappée à 3 de la fin d'étape ?

Benoit Joachim : Bien

la-vuelta.com : On a vu les sprinters sur un front plus large que les jours précédents, ton voisin de chambrée, Van Heeswijk t'a sans doute déjà suffisammnent parlé de la façon dont les sprints se déroulent pour que tu aies une explication.

Benoit Joachim : En fait c'est assez simple, mais pas forcément évident pour tout le monde: lorsqu'on a du vent de face c'est assez paradoxalement là que le sprint s'étale sur une plus grande largeur de route. Et sur la ligne d'arrivée il y avait assez de vent de face pour que les sprinters soient 6 ou 7 sur une ligne de front.

la-vuelta.com : Après une longue étape comme celle là je te propose de faire un peu plus court aujourd'hui pour te laisser te reposer.

Benoit Joachim : En fait on est parti plus tôt, environ 11h ce matin et c'est vrai qu'avec l'étape de demain, les hostilités vont s'engager vraiment , sans parler de Jeudi.

la-vuelta.com : Demain arrivée à Cuenca. Toi qui a déjà fait ce final dans la Vuelta, peux-tu nous le remettre en mémoire

Benoit Joachim : On arrive dans la cité, sur du pavé montant pendant 1,5km environ si mes souvenirs sont bons, mais il ya une petite rigole macadamisée au milieu, pas plus de 10 / 20 cm de large, c'st donc pas évident de tenir la trajectoire qu'on soit devant ou non, mais c'est tout de même beaucoup mieux si on voit bien devant soi.
Ensuite passage à 12 ou 13% je crois sur à peu près 800m, puis 3 ou 4 km de bosse, faux plats et descente suivis d'environ 7km de descente dangereuse et 1 km de plat juste avant la ligne d'arrivée, voilà le programme !
Certains sprinters peuvent peutêtre passer la côte, mais probablement pas tous. Sur le papier un puncheur doit pouvoir s'imposer, un Bettini par exemple,mais il n'est pas le seul, c'est assez ouvert, Zabel pourrait bien passer la bosse et s'imposer

la-vuelta.com : Et bien maintenant que le décor est planté attendons l'arrivée des acteurs sur la scène!

Benoit Joachim : L'acteur qui sera plus figurant qu'autre chose demain, va aller au plume, mais avant, direction la tablée de Willy !

la-vuelta.com : Compris, bon appétit . Voici une photo de toi que tu pourras regarder ce soir après Willy !